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1665

La Gravette de Mayolas ; Charles Robinet, Lettres en vers

Paris, Muguet, 1665 et Paris, Chénault, 1665.

Mort de Beauchâteau

La mort de Beauchâteau, auteur et acteur du Marais, est l'occasion de quelques prises de positions sur le théâtre dans les lettres de Robinet et de Mayolas du 13 septembre 1665.

[Mayolas]

Admirateurs des tragédies
Et des plaisantes comédies,
Que les poètes à loisir
Composent pour votre plaisir,
Savants esprits, galants et belles,
Amateurs de pièces nouvelles,
Pleurez et plaignez un acteur
Qui ne manqua jamais de cœur,
Dont les gestes et le visage,
L’air, le maintien et le langage
Représentaient fidèlement,
Autrefois l’amante et l’amant,
C’était d’ailleurs un honnête homme,
Il faut enfin que je le nomme
Et vous apprenne de nouveau
Que vous perdez un Beauchâteau.
Cette perte est un peu fatale
À toute la Troupe Royale
Des comédiens excellents
Dont l’on admire les talents.
Si, durant le cours de sa vie,
Il sut contenter votre envie,
Ne refusez pas aujourd’hui
De pousser un soupir pour lui


[Robinet]
Apostille

Beauchâteau, de la comédie
Est allé de vie à trépas.
Souffre, lecteur, que je te die,
Qu’en sa place un pareil ne se trouvera pas.
C’est en vain que Molière tâche à jouer son rôle :
Il irait longtemps à l’école
Avant que d’égaler un tel original ;
Mais nous aurons tous l’avantage
De jouer quelque jour son dernier personnage
Si bien que rien jamais ne sera plus égal.

Transcription de David Chataignier disponible sur le site Molière21.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »